Private equity : définition, fonctionnement et enjeux

Le private equity, également appelé capital-investissement, est un mode d'investissement de capital où un investisseur ou fonds d'investissement utilise des capitaux pour acheter des parts d'une entreprise non cotée en bourse. Ce type de financement est apparu aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale avant de se démocratiser progressivement dans le monde entier. Le private equity joue aujourd'hui un rôle crucial dans le financement des entreprises et le développement de l'économie, avec des investissements qui ont atteint 645 milliards de dollars au niveau mondial en 2022.
Le fonctionnement du private equity est le suivant : les investisseurs, principalement des institutionnels et des particuliers fortunés, placent leur argent dans des fonds spécialisés. Ces fonds identifient des entreprises non cotées à fort potentiel et entrent à leur capital pour une période allant généralement de 4 à 7 ans. Pendant cette période, ils accompagnent la société dans son développement en lui apportant des capitaux mais aussi une expertise stratégique et opérationnelle. L'objectif final est de revendre les parts avec une plus-value, soit à d'autres investisseurs, soit via une introduction en bourse.
Le capital-investissement représente un enjeu majeur pour les entreprises, en leur permettant de se financer à des stades clés de leur développement. Il contribue aussi fortement à la croissance économique, à l'innovation et à la création d'emplois. Pour les investisseurs, le private equity offre des perspectives de rendement élevé, en contrepartie d'un risque et d'une illiquidité plus importants que sur les marchés cotés.
Les différents types d'investissements en private equity
Il existe plusieurs formes d'investissement en private equity, adaptées à différents stades de maturité des entreprises :
Le capital-risque (venture capital) finance des start-ups et entreprises innovantes en phase d'amorçage ou de démarrage. C'est un investissement à haut risque mais qui peut générer des rendements très élevés en cas de succès.
Le capital-développement (growth capital) s'adresse à des entreprises plus matures ayant atteint la rentabilité. L'objectif est de leur fournir des fonds pour accélérer leur croissance, par exemple en finançant leur développement international ou le lancement de nouveaux produits.
Le capital-transmission (LBO) consiste à acquérir une entreprise établie et rentable, souvent dans le cadre d'une transmission (départ à la retraite du dirigeant par exemple). L'acquisition est financée par un effet de levier, en combinant capitaux propres et dette bancaire.
Le capital-retournement cible des entreprises en difficulté financière. L'investisseur les accompagne dans leur redressement en injectant des fonds et en mettant en place un plan de restructuration.
Le processus d'investissement en private equity
Un investissement en private equity suit généralement les étapes suivantes :
La levée de fonds : le fonds d'investissement collecte des capitaux auprès d'investisseurs institutionnels et privés pendant une période limitée (quelques mois en général).
La phase d'investissement : l'équipe de gestion du fonds identifie des entreprises cibles, réalise des due diligences approfondies puis négocie les modalités d'entrée au capital. Une fois l'investissement réalisé, le fonds devient actionnaire de la société, souvent de façon majoritaire.
La phase de détention : pendant 4 à 7 ans en moyenne, le fonds accompagne l'entreprise dans l'exécution de sa stratégie de développement. Il siège au conseil d'administration, challenge le management et apporte son réseau et son expertise.
La sortie : le fonds revend ses parts pour réaliser sa plus-value, selon différentes modalités. Les plus fréquentes sont la revente à un industriel ou à un autre fonds (LBO secondaire), et l'introduction en bourse (IPO).
Tout au long du processus, le fonds rend compte de façon régulière à ses investisseurs de la performance du portefeuille et des entreprises sous-jacentes.
Les avantages et risques du private equity pour les investisseurs
Investir en private equity présente des avantages significatifs :
- Un potentiel de performance élevé : historiquement, les fonds de private equity ont généré un rendement annuel moyen de 14,2% sur 10 ans en France, surperformant largement les marchés cotés.
- Une décorrélation par rapport aux marchés boursiers, permettant une meilleure diversification du portefeuille.
- La possibilité de doper ses rendements grâce à l'effet de levier et à l'optimisation opérationnelle et financière des sociétés en portefeuille.
- Un cadre fiscal avantageux dans le cas des fonds agréés par l'AMF (FCPR, FCPI, FIP).
Le private equity comporte néanmoins des risques significatifs :
- Un risque de perte en capital, en cas de défaillance des entreprises financées. Les investissements ne sont pas garantis.
- Une illiquidité qui peut aller jusqu'à 10 ans, les parts de fonds n'étant pas négociables sur un marché.
- Un ticket d'entrée élevé, souvent de plusieurs dizaines de milliers d'euros.
- Une transparence limitée sur les entreprises en portefeuille, qui ne sont pas soumises aux mêmes obligations de reporting que les sociétés cotées.
Le capital-investissement s'adresse donc à des investisseurs avertis, en quête de diversification et de rendements élevés sur le long terme, et qui peuvent accepter une prise de risque supérieure à celle des placements traditionnels.
L'impact du private equity sur les entreprises et l'économie
Le private equity joue un rôle moteur pour le financement et le développement des entreprises. En France, il a investi plus de 31 milliards d'euros dans plus de 2700 entreprises rien qu'en 2023, avec un focus fort sur les secteurs stratégiques comme l'industrie et les énergies renouvelables.
Pour les entreprises, le private equity est une source de financement complémentaire aux prêts bancaires et aux marchés boursiers. Il leur permet d'accéder à des capitaux généralement inaccessibles autrement, en particulier pour les PME. Au-delà de l'apport financier, l'accompagnement managérial et stratégique des fonds est un atout clé pour accélérer la croissance et la performance des sociétés.
Au niveau macroéconomique, le capital-investissement est un contributeur significatif à l'emploi, avec plus de 300 000 postes créés entre 2017 et 2022 dans les entreprises françaises soutenues. Il permet aussi de dynamiser l'économie nationale et les territoires, en finançant des acteurs locaux et régionaux (56% des investissements en France en 2023).
En apportant du capital et de l'expertise à des entreprises innovantes et en croissance, le private equity stimule aussi l'innovation, la compétitivité et les exportations françaises. Il joue ainsi un rôle structurant pour renforcer le tissu entrepreneurial et industriel du pays.
La réglementation et l'encadrement du private equity
Le private equity est une activité fortement réglementée, au niveau français comme européen. En France, les acteurs sont supervisés par l'Autorité des Marchés Financiers. Les sociétés de gestion doivent obtenir un agrément et se conformer à des règles strictes en matière d'organisation, de contrôle des risques et de protection des investisseurs.
Les fonds de private equity sont aussi soumis à des contraintes d'investissement, notamment pour les fonds fiscaux comme les FCPR, FCPI et FIP. Ils doivent respecter des quotas d'investissement dans des entreprises éligibles, en fonction de leur taille, secteur et localisation.
Au niveau européen, la directive AIFM encadre depuis 2013 les gestionnaires de fonds d'investissement alternatifs, dont le private equity. Elle vise à renforcer la protection des investisseurs et la stabilité financière, en imposant des exigences en capital, des reporting et une surveillance accrus.
Les acteurs du private equity sont aussi incités à intégrer les enjeux ESG (Environnement, Social, Gouvernance) dans leurs politiques d'investissement. Des initiatives comme la charte d'engagements des investisseurs pour la croissance de France Invest promeuvent les meilleures pratiques en la matière.
Ce cadre réglementaire strict peut parfois apparaître comme une contrainte pour un secteur habitué à plus de souplesse. Mais il contribue à renforcer la solidité et la crédibilité du private equity, indispensable pour attirer des investisseurs de long terme comme les assureurs et fonds de pension.
Les tendances et perspectives d'avenir du private equity
Le private equity a connu un développement spectaculaire ces dernières années, et cette tendance semble partie pour durer. Plusieurs facteurs soutiennent la croissance du secteur :
- L'appétit croissant des investisseurs pour la classe d'actifs, dans un contexte de taux bas qui pousse à la recherche de rendement. Les levées de fonds ont atteint des niveaux records, en France (50 milliards d'euros levés en 2023) comme au niveau mondial.
- Des entreprises de plus en plus demandeuses de ce type de financement, perçu comme plus flexible et adapté à leurs enjeux de croissance que la dette bancaire ou les marchés.
- Un environnement économique porteur malgré des incertitudes, qui devrait alimenter un marché actif des fusions-acquisitions.
- L'émergence de nouvelles opportunités d'investissement dans les secteurs de la transition énergétique, du numérique et de la santé, qui nécessitent des capitaux importants.
Parmi les tendances qui se dessinent, on note un intérêt accru pour le non coté de la part des particuliers. Même si le private equity reste un placement de niche, il se démocratise progressivement via les unités de compte de l'assurance-vie, qui donnent accès à des fonds jusque-là réservés aux institutionnels.
La prise en compte des critères ESG est aussi un enjeu majeur pour l'avenir du secteur. Face à la pression des régulateurs et des investisseurs, de plus en plus de fonds intègrent ces critères à leur processus d'investissement. Au-delà d'un impératif éthique, c'est aussi un moyen de réduire les risques et d'identifier de nouvelles opportunités de création de valeur.
Le private equity devrait aussi continuer à se globaliser et à se concentrer. On assiste à l'émergence de méga-fonds de plus de 10 milliards de dollars, capables d'investir sur tous les continents. Cette course à la taille répond aux besoins de financement croissants des entreprises et à la recherche d'économies d'échelle. Mais elle pose aussi la question d'un risque accru de bulle spéculative et de déconnexion avec l'économie réelle.
Comment investir en private equity ?
Il existe plusieurs façons d'investir en private equity pour un particulier :
- Souscrire à des parts de fonds communs de placement (FCPR, FCPI, FIP) : ces fonds collectent l'épargne de particuliers et l'investissent dans des entreprises non cotées selon des critères spécifiques. L'investissement se fait avec un horizon de blocage des fonds de 5 à 10 ans.
- Investir via des fonds accessibles en assurance-vie : de plus en plus de contrats proposent une exposition au private equity grâce à des unités de compte dédiées. Cela permet d'accéder à ce type de fonds avec une mise de départ plus faible (1000€ contre 10 000€ en direct généralement).
- Acheter des actions de sociétés de private equity cotées : certains grands acteurs du capital-investissement comme KKR ou Blackstone sont cotés en bourse. Investir dans ces véhicules permet de s'exposer indirectement à leurs participations.
- Utiliser des plateformes de financement participatif (crowdfunding) : ces plateformes comme Anaxago ou Sowefund permettent d'investir directement au capital de startups et PME avec des tickets réduits (à partir de quelques centaines d'euros).
Quelle que soit la modalité choisie, l'investissement en private equity doit être réfléchi et s'inscrire dans une logique de diversification. Il est recommandé de ne pas y consacrer plus de 10% de son épargne financière, et de bien appréhender les risques et contraintes de ce placement de long terme. Le recours à un conseil en gestion de patrimoine peut s'avérer judicieux pour définir la solution la plus adaptée à son profil.
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